L’Internaute
Larousse
E-Marketing
La blogueuse mode est souvent catégorisée, associée à l’idée de Fashionista, de la Fashion Victim. Et cette image ne sert pas tous les propos. Voyez plutôt à gauche les définitions du mot Fashonista, terme utilisé généralement pour décrire n’importe quelle femme qui aime la mode.
Parce que même si L’Internaute place “un parfois” devant “péjoratif”, ce terme demeure bien souvent caricatural. Aucun de mes articles n’a pour but de vous faire acheter telle ou telle pièce, de vous faire aimer une marque ou une autre. Le but est de vous faire comprendre la mode.
La mode est une discipline à la portée de tous, qui donne à voir une réalité sur ce qu’une société cherche à dire d’elle-même. Selon moi, la blogueuse n’a donc aucun droit ni aucune compétence pour dire à une société qui elle doit être.
Si l’on en croit les conseils modes les plus répandus et communément admis, nous devrions absolument porter une couleur ou une autre en fonction de notre teint, les ballerines seraient strictement interdites, et l’enfer est promis si on ose les épaulettes alors que nous avons une morphologie en V.
Jacquadi a dit : pas de collant chair
Je ne fais pas partie de ceux qui dictent une conduite, mais de ceux qui considèrent que chacun s’exprime comme il l’entend.
Le style ne s’apprend pas. En revanche, la mode est une éducation.
Je me rappelle très clairement mes années de collège (2008/2010), où la plupart des jeunes filles portaient fièrement leur sac Longchamp dans le pli du coude, leur mèche de cheveux d’un bout à l’autre de leur front, et leur keffieh autour du cou.
Le Keffieh était tendance, validé par les instances modes mainstream. Pourtant, peu de jeunes-filles savaient que le keffieh était le symbole de l’Intifada palestinienne menée par Yasser Arafat. A l’époque, si j’avais pu écrire sur la mode, j’aurais dit que oui, nous devrions toute porter le foulard quadrillé parce qu’il est présent sur les podiums des Maisons de Haute Coutures. Aujourd’hui, je m’attarderais plus sur l’explication de la symbolique d’une telle pièce. Je ne crierais pas au scandale en la voyant dans un dressing, mais je questionnerais celle qui la porte.
Voilà ma vision de la mode, je ne donne pas de conseil, et je n’aime pas en recevoir. Je cherche l’explication, la culture, le symbole. Je veux déconstruire des systèmes de pensée afin de comprendre pourquoi une coupe de pantalon me plait plus qu’une autre ou pourquoi, bizarrement, j’ai envie de porter telle ou telle marque.
Je reste consciente que la mode est une industrie lucrative, et que la vision d’une mode fondamentalement culturelle est un fantasme absolu. Cependant, je ne souhaite pas donner de conseils mode. Je ne suis pas pour l’uniformisation des foules, des genres. Je suis pour un style assumé, mais aussi un style discret, un style coloré et un style en nuance de gris. Je suis pour que chacun ait toutes les clés en main pour décoder le langage du vêtement.
Jacques à dit : faites votre vie.